Vague de chaleur: il existe un “vaccin” anti-sécheresse pour les plantes

Une révolution dans l’agriculture, et elle est française: préparer les plantes à affronter la chaleur, comme on vaccine les humains contre un virus. C’est l’idée géniale d’Elicit Plant, basée en Charente. Un vaccin anti-sècheresse pour les plantes. Un traitement qu’on pulvérise et qui permet aux plantes de mieux résister au stress hydrique, autrement dit à la sécheresse. Pour comprendre un peu comment ça fonctionne, il faut savoir que quand les plantes manquent d’eau, elles commencent à générer une molécule (le phytostérol) qui va lui permettre de mieux se défendre contre la chaleur, de préparer ses défenses naturelles.
Ses racines vont aller chercher plus profond pour trouver de l’eau, ses feuilles vont devenir plus “économes”, plus efficaces, limiter l’évaporation de l’eau. Tout pour optimiser la consommation d’eau. Ce qu’a mis au point cette entreprise, c’est une solution qui va permettre de générer préventivement la production de cette molécule. Du coup, quand les chaleurs arrivent, les végétaux résistent beaucoup mieux.
Sur les tests réalisés, on observe des gains de rendement de 15% à 20% sur les cultures de maïs et de soja. Le tout sans modification génétique, c’est juste une pulvérisation de molécules végétales, donc complétement naturel. Génial pour les agriculteurs confrontés à des périodes de sécheresse plus fréquentes, des restrictions d’irrigation. Ça pourrait potentiellement permettre à certaines cultures censées disparaître ou être plus difficiles, par exemple la vigne dans certaines zones du sud de la France, le blé dur, le maïs.
Malheureusement pas encore, ça arrivera peut-être un jour. Il existe des alternatives moins technologiques, mais qu’on trouve en jardinerie comme les extraits d’algues marines ou les purins d’ortie. Ou encore, les cristaux d’eau solide. Ça ressemble à du gros sel, des petits granulés, on appelle ça des cristaux hydrorétenteurs qui vont retenir l’eau de pluie ou d’arrosage et la réutiliser pendant les grandes chaleurs.
On arrose et ces petits cristaux de potassium, qu’on va mettre à la base des plantes au niveau normalement part à 80% dans les sous-sols, va être absorbée et retenue par ces cristaux, qui vont se gonfler d’eau. Et distribuée au compte-goutte aux végétaux en fonction de leurs besoins, pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Deux avantages: on a besoin de beaucoup moins d’eau, puisqu’elle ne se perd plus en sous-sol. Et on arrose beaucoup moins souvent. Concrètement ça veut dire que si je pars une semaine en vacances (et même pendant 30 jours), et que j’ai des plantes vertes ou un jardin: j’arrose normalement avant de partir et je suis tranquille, l’eau va être distribuée petit à petit au fil des jours.
Là où c’est vraiment intéressant, c’est dans les zones arides, où les ressources en eau sont très limitées: avec une très petite quantité, on va pouvoir irriguer normalement… Ils en vendent beaucoup dans les pays du Moyen-Orient, dans le Sahel également. Mais vu les vagues de sécheresse qu’on connaît ces dernières années, ça va clairement devenir très intéressant chez nous aussi. À noter qu’il n’y a aucun impact sur la qualité du sol, c’est complétement biodégradable. Sachant qu’on peut les utiliser pendant 5 ans… Et en plus c’est made in France: c’est une entreprise savoyarde qui a inventé ça… se sont inspirés des couches culotte.
Une autre option, c'est de créer une sorte de micro-climat au-dessus de ses plantes. Une autre innovation assez géniale et qui fonctionne aussi bien pour lutter contre le gel que contre la sécheresse, c’est une startup française qui s’appelle Ombrea, basée à Aix en Provence. Elle a mis au point des ombrières intelligentes. De grands panneaux amovibles, comme des volets, qu’on va placer au-dessus d’une exploitation, de tomates ou une vigne par exemple, et couplés à des capteurs qui recueillent les données météo.
En fonction de l’ensoleillement, de l’humidité, du froid, du type de culture, ces panneaux vont s’ouvrir et se refermer, afin de moduler de manière extrêmement précise l’ombrage au sol. En clair, le dispositif va protéger de la grêle ou du grand froid, mais aussi quand le soleil tape trop fort: on va créer une sorte de micro-climat pour optimiser la pousse en fonction de chaque plante. Résultat: on obtient plus de fruits et légumes en consommant moins d’eau, on évite les cultures brûlées par le soleil ou décimées par le gel ou la grêle.
RMC